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Alcoa : un récit de mission espagnole

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Fin octobre 2018 : Alcoa annonce en Espagne la fermeture imminente de 2 usines d’aluminium situées à Aviles (Asturies) et à la Corogne (Galice). 700 emplois sont en jeu. Sous l’impulsion d’Industriall Europe, Syndex est mandaté par le CEE d’Alcoa pour faire une expertise indépendante. Sur la base de ce rapport, un accord tripartite (ministère, syndicats, direction) vient d’être trouvé : les syndicats obtiennent un délai de 6 mois pour trouver un repreneur avec le soutien des pouvoirs publics. Récit d'une mission hors norme.

Holes - Photo credit: Danny Nicholson
Photo credit: Danny Nicholson

Lorsqu'Alcoa annonce en octobre 2018 la fermeture dans les plus brefs délais des usines d'Aviles et de la Corogne, les organisations syndicales Comisiones Obreras et UGT se mobilisent immédiatement aux niveaux local, national et européen. Syndex Espagne propose alors une étude portant sur l’analyse de la situation des deux usines d’aluminium sur leurs marchés et sur les motivations stratégiques de la multinationale étasunienne à fermer ces deux usines espagnoles.

Industriall Europe reprend cette proposition à son compte et la fait parvenir au Comité d’entreprise européen d’Alcoa qui vote son principe et la confie à Syndex Espagne. Parallèlement, le gouvernement socialiste de la principauté des Asturies est intéressé par une expertise indépendante de la situation qui lui permette de rechercher d’éventuels repreneurs et demande à Syndex de la réaliser.

Les expertises sont effectuées dans des conditions difficiles : obtention fastidieuse des informations de la part de la direction et délais extrêmement courts, les rapports étant à rendre avant le 31 décembre 2018.

Après exposé des conclusions des expertises conduites par Syndex Espagne, les négociations tripartites entre Alcoa, les organisations syndicales UGT et Comisiones Obreras, et le ministère de l’industrie aboutissent à un accord qui prévoit :

  • la poursuite de l’activité des usines d’Aviles et de la Corogne pendant 6 mois à un rythme réduit,
  • la recherche d’un ou de plusieurs repreneur·s des sites, dont le matériel de production reste opérationnel,
  • la sauvegarde du savoir-faire collectif des travailleurs, qui seront rémunérés normalement au cours de cette période transitoire,
  • de permettre aux futurs repreneurs de disposer d’une enveloppe de 20 M€ par usine au titre des retards d’investissements accumulés par Alcoa.

Cet accord a ensuite été soumis au vote des salarié·e·s des deux usines par les organisations syndicales. Sur les deux sites, la proposition a obtenu plus de 90% de voix pour.

En conclusion : l’impulsion d’Industriall Europe a permis aux organisations syndicales espagnoles via le Comité d’entreprise européen d’Alcoa de bénéficier d’un droit à une expertise indépendante de la direction de l’entreprise. Cette expertise les a renforcées au cours du processus de négociation et a débouché sur une première issue positive pour l’emploi et l’industrie européenne de l’aluminium.

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