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Podcast | L'entreprise, les IRP et l'environnement : concrètement ?

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La loi « Climat et Résilience » de 2021 a donné des prérogatives environnementales aux représentant·es des salarié·es. Mais sur le terrain, comment cela se passe ? Une interview à trois voix de Guillaume Métais, délégué syndical central d'Eurial, la branche "lait" de la coopérative agricole Agrial, et Aurore Duffau, experte Syndex spécialisée dans les questions environnementales qui l'accompagne depuis plusieurs années.

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Mathieu Dehgan : Dans quel cadre Syndex vous a accompagné sur ce sujet [de l'environnement] ?

Guillaume Métais : Dans le cadre des sensibilisations qu'on a eu avec Syndex depuis quelques années sur la thématique de l'environnement, Il y a eu un moment où effectivement on nous a dit "ce serait bien de glisser ce volet de l'environnement dans l'expertise annuelle". Dans le même temps, Eurial et Agrial plus largement se sont inscrites dans un processus de certification, donc c'est un sujet qui est abordé chez Agrial et chez Eurial depuis quelques années. [...] Dans la mesure ou Agrial entamait cette démarche, c'était important pour nous de vérifier si elle était sérieuse, et donc pour cela, de se faire accompagner. [...]

Et puis ça fait un ou deux ans que les canicules et les hivers avec les problématiques d'énergie nous amènent à nous dire "attention, l'environnement c'est quand même une vraie problématique pour demain".

Guillaume Métais, Délégué syndical central d'Eurial

MD : L'objectif de la consultation, c'était d'avoir de l'information ?

Aurore Duffau : Oui. L'objectif de notre intervention c'était de pouvoir qualifier un peu peu la démarche mise en œuvre par le groupe : est-ce qu'elle était sérieuse ou pas en termes de transition écologique ? Et puis qualifier aussi son degré de maturité, c'est-à-dire qu'entre les objectifs qui sont définis, qui sont sérieux, validés par la SBTI, et la réalité de ce qui va être proposé sur le terrain, où en est-on ? [...] Notre objectif à nous c'était vraiment de permettre aux élus du CSE d'avoir une bonne visibilité de ce qu'il se passe pour qu'ils puissent en fonction de ça choisir où ils vont demander d'intervenir. Donc d'avoir des revendications plus claires, plus affinées sur les sujets qui pouvaient avoir de l'impact sur l'emploi.

MD : Et comment ça s'est déroulé ? Est-ce que les objectifs sont atteints ?

AD : Je pense que notre intervention a permis de mettre en place un dialogue au sein des différentes instances où on est intervenus. Ça a permis à la direction d'entendre les représentants des salariés sur leurs inquiétudes, sur leur souhait d'une meilleure visibilité. [...] Il y a une montée en compétences qui se fait de façon très progressive dans les directions. [...] Donc la capacité à comprendre le sujet et ses incidences s'améliore progressivement.

« Plus la direction s'outille, mieux elle est en capacité d'échanger sur le sujet en CSE ou en CSEC ou en instance de branche »

Aurore Duffau, experte Syndex

MD : Votre rapport avec la direction s'est-il amélioré, y a-t-il une plus grande fluidité des échanges sur cette thématique ?

GM : Notre employeur, il a toujours l'impression de transmettre beaucoup d'informations, beaucoup d'éléments, mais nous on est plutôt frustrés parce qu'on attend plus ! [...] Je pense que le grand avantage d'avoir été sensibilisés c'est que l'on se rend mieux compte de ce qui peut se passer sur les réflexions environnementales de l'entreprise. [...] On mesure mieux cette espèce de travail qui se passe derrière. On voudrait être associés un peu plus ; maintenant il faut peut-être regarder à quel moment... Pas une fois que tout est décidé !

AD : « L'environnement fait partie aujourd'hui du dialogue social; Et donc ils ont l'obligation d'apporter des éléments précis et de répondre aux questions des représentants des salariées sur ces sujets là, quand bien même en tant que directions, ils ne se sentent pas encore très à l'aise ou très outillés ou très au clair sur les sujets »

GD : On est très satisfaits parce qu'on n'est pas experts et que ça nous donne à réfléchir, ça nous amène des pistes dans les échanges qu'on a avec notre direction, par exemple la commission qu'on a mis en place pour discuter environnement est à optimiser, mais on n'aurait pas fait cette proposition si on n'avait pas été sensibilisés, si on n'avait pas réfléchi et débattu à partir de l'étude qu'à fait Syndex sur cette certification. [...] C'est quelque chose qu'on recommanderait.

GM : C'est quand on fait des formations qu'on se rend compte à quel point l'entreprise DOIT se saisir du sujet. Et que si elle ne s'en saisit pas dans l'environnement concurrentiel dans lequel on est, c'est aussi un risque pour l'entreprise, pour les salarié·e·s. Moi ça a été un déclic.

Ecouter l'intégralité de l'entretien en podcast :

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