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À quand le retour en force du modèle point à point ?

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Au sortir de la crise sanitaire, le modèle du hub pourrait être remis en question au profit du point-à-point pour des raisons à la fois sanitaires, écologiques et technologiques. Ces évolutions favoriseront les aéroports régionaux, plus adaptés pour capter la croissance à l’horizon 2025-2030.

secteur aerien

L'actuel renforcement des hubs est paradoxal

Si le hub est l’outil le plus approprié pour maintenir la connectivité malgré de faibles volumes de passagers, c’est aussi l’organisation la plus risquée d’un point de vue sanitaire. Le hub mélange et croise des flux au sein d’un même aéroport. Dans un avenir proche, il faudra certainement distinguer entre des flux «sanitairement sûrs» (pays/lieux ayant atteint l’immunité de masse) et des flux «sanitairement risqués».

Le hub est l'organisation la plus risquée d'un point de vue sanitaire.

Exigences écologiques

L’actuelle crise du transport aérien a renforcé les exigences environnementales à l’encontre des compagnies aériennes. Le principe souvent évoqué du remplacement de l’avion par le train sur la partie «feeder» menace la pérennité du modèle hub. En effet, train et avions poursuivent des logiques de flux opposées : les feeders court et moyen-courriers regroupent des faibles flux (75 à 150 places par avion) d’origines multiples en un seul lieu, tandis qu’un TGV crée un seul flux à fort volume (500 places par rame de TGV). À cela s’ajoute la problématique de rupture de charges, en particulier pour la gestion des bagages. C’est pourquoi les principales expérimentations Air + Rail se sont avérées décevantes jusqu’à présent et qu’aucun modèle de hub Air + Rail n’a vraiment émergé.

Vers un retour au point-à-point ?

La remise en cause du modèle hub est envisageable à cause du choix technologique des compagnies aériennes. Il y a d’un côté le non-renouvellement de la flotte de feeders chez les compagnies traditionnelles et de l’autre le développement d’avions permettant de faire du point- à-point long-courrier à faible volume.

Le développement d'avions permettant de faire du point-à-point long-courrier pourrait remettre en cause le modèle hub.

De nombreuses compagnies semblent manifester un intérêt pour l’avion A321LR et sa version A321XLR malgré la crise sanitaire. Cet appareil peut opérer dans des conditions économiques favorables des desti- nations long-courriers - notamment transatlantiques – à faible flux (environ 200 places). Des aéroports régionaux pourraient être directement reliés sans nécessiter une correspondance dans un hub. Par ailleurs, l’A321 XLR est un appareil polyvalent pouvant être opéré sur des routes moyen-courrier ou/ et long-courrier. Cela permettrait une meilleure utilisation de l’avion et notamment de tirer profit de la saisonnalité, en faisant du moyen-courrier en saison basse et du long-courrier en été par exemple. Sa capacité réduite pourrait en faire l’appareil parfait pour l’après-Covid en commençant par un positionnement sur les hubs puis vers les aéroports secondaires pour accompagner la reprise de la demande notamment sur les destinations saisonnières.

carte secteur aerien

Leviers d’action pour les représentants des salariés

Interroger l'employeur

Les conséquences de la crise sanitaire sont à intégrer au plus tôt dans le dialogue social,
> Exemple de questions à poser à l’employeur lors de réunions ordinaires ou extraordinaires de CSE
les plans stratégiques ont-ils été revus ? Sur quelles activités et avec quelle réévaluation des investissements ? quelles sont les projections d’effectifs ? pendant combien de temps la trésorerie de l’entreprise permet-elle de faire face à la crise ?

Les informations-consultations récurrentes avec expertise

Utiles en toutes circonstances, les informations-consultations récurrentes deviennent incontournables dans ce contexte exceptionnel.
> Le recours à l’expertise permet au CSE de :

  • rendre un avis éclairé même en situation d’urgence sur des sujets techniques et dans un contexte complexe et très évolutif ;
  • d’intégrer les dimensions SSCT et économiques ;
  • mesurer le plus tôt possible les conséquences prévisibles et possibles sur la stratégie de l’entreprise, sa santé économique et sur la santé des salariés.

Le droit d'alerte interne du CSE

Mobilisable une fois par année civile, le droit d’alerte peut être déclenché dès les prémices de difficultés impli­quant la pérennité de l’entreprise ou l’emploi. L’employeur et les organes dirigeants de l’entreprise sont tenus d’apporter des réponses motivées aux interrogations du CSE. Les élus peuvent être accompagnés par un expert.

Pour aller plus loin

> Webinaire le jeudi 6 mai de 14H à 15H30 exclusivement dédié aux IRP

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