Syndex dévoile les résultats d'une enquête sur les risques graves en entreprise
Dans un contexte de stagnation du nombre d’accidents du travail1, de hausse continue des maladies professionnelles2 et d’un nombre annuel de décès liés au travail constamment élevé3, Syndex a voulu entendre les représentant·es des salarié·es sur leur perception des risques graves en entreprise, à travers une enquête flash menée du 2 au 18 septembre 2025. 775 élu·es du personnel ont répondu.
> Les salarié·es des entreprises françaises exposé·es en moyenne à 5 types de risques4
Les risques psychosociaux (RPS) et les troubles musculo-squelettiques (TMS) arrivent en tête des risques auxquels sont exposé·es les salarié·es : 94% des répondant·es les identifient comme risque, et ce quelle que soit la taille de l’entreprise. Les répondants citent également les risques de chute de plain-pied (79%), les risques physiques (75%), le risque routier (71%) ou encore le risque chimique (43%).
> Une exposition aux dangers jugée élevée par les représentant·es des salarié·es
Le stress arrive en tête des dangers auxquels l’exposition est la plus élevée (4,2 sur 5), suivi par les tensions relationnelles (3,6 sur 5), les troubles musculo-squelettiques (3,5 sur 5) et un désengagement vis-à-vis de la mission de l’entreprise (3,4 sur 5). Les représentant·es des salarié·es estiment que les salarié·es de leur entreprise sont mal ou
pas informé·es sur les risques auxquels ils·elles sont exposé·es. Ils sont 70% à considérer que la santé des salarié·es s’est dégradée depuis le covid.
> 57% d’élu·es disent avoir été confronté·es à un risque grave au cours des 4 dernières années5
Face à un risque grave, les élu·es de CSE peuvent mobiliser différents moyens. Ils sont 52% à déclarer demander à l’employeur la mise en conformité du DUERP, 48% à déclencher un droit d’alerte pour danger grave imminent et, à parts égales, 42% à contacter l’Inspection du Travail ou la Médecine du Travail. Ils sont 39% à enquêter par leurs
propres moyens et seulement 30% à déclencher une expertise risque grave.
> L’expertise risque grave encore peu utilisée par les élu·es de CSE
Si l’expertise est un moyen pour le CSE de jouer un rôle et de ne pas laisser la main en totalité à l’employeur, l’outil reste peu utilisé, essentiellement en raison d’une méconnaissance du cadre légal6, complexe à maîtriser, et des nombreux indicateurs à prendre en compte pour prouver le risque.
« Face à la fréquence et à la gravité des risques et leur impact sur la santé des travailleurs, les élu·es de CSE ont un rôle indéniable à jouer. Leur connaissance du terrain et leurs prérogatives pour défendre la santé et la sécurité des salarié·es placent les élu·es en première ligne. Ils peuvent contribuer à l’identification et à la traçabilité des risques, faire des propositions d’amélioration et informer les salarié·es sur leurs droits. Mais les élus ne sont pas seuls, l’expertise risques graves7 et l’expertise politique sociale8 sont aussi un levier légal pour les aider », déclare Romaric Vidal, expert SSCT Syndex.
1. 700 000 accidents du travail selon le Rapport annuel de l’Assurance Maladie sur les Risques professionnels.
2. 46 000 maladies professionnels par an selon le rapport Faits et Chiffres 2024 de l’INRS.
3. Plus de 20 000 décès liés au travail en 20 ans (accidents du travail, accidents de trajet et maladies professionnelles, source : livrets de sinistralité de l’Assurance maladie).
4. A noter : les réponses données par les RP reflètent tous les risques présents dans l’entreprise, quelle que soit leur intensité et qu’ils
concernent une partie ou la totalité de l’effectif.
5. 68% dans les entreprises de plus de 10 000 salarié·es et 62% dans les entreprises de 1 000 à 10 000 salarié·es
6. Un cadre complexe à maîtriser pour 57% des répondant·es.
7. Pour qualifier les problèmes, poser un diagnostic et avancer, des propositions de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail (L.2315-94 du Code du travail). Prise en charge par l’employeur.
8. Chaque année, pour analyser l’évolution de la santé au travail et évaluer la politique de prévention de l’entreprise, notamment au travers du DUERP. Prise en charge par l’employeur.
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