Impact de l’IA sur les métiers de la banque et de l’assurance

Bon nombre d’entreprises en sont encore à la phase des « cas d’usage », ce qui voue à l’échec tout exercice de prospective sur l’emploi. Toutefois, il est possible d’anticiper des impacts sur les métiers des services et des fonctions supports, dont a minima les tâches et les conditions de travail seront touchées par l’entrée de cette nouvelle technologie au sein des entreprises.

IA ET MÉTIERS EN TENSION

Par rapport à une certaine tension sur les métiers dans les secteurs de la banque et de l’assurance, et face à
un turnover important, le recours à des systèmes d’IA générative peut être perçu comme l’opportunité de desserrer la contrainte, plutôt que comme un moyen de résoudre le manque d’attractivité de certains métiers.

IA ET TRAITEMENT DES DOSSIERS CLIENTS

L’évaluation des risques des dossiers des clients, que ce soit pour une police d’assurance ou  pour un dossier de crédit, sera-t-elle sous-traitée à une IA ? Les IA prendront-elles l’ensemble du processus jusqu’à la « décision finale » devant relever d’un humain ? Comment s’assurer que cette décision relève bien d’une réflexion et non d’un automatisme parce que les dossiers auront été triés au préalable par l’applicatif ? Comment l’humain peut-il s’assurer de la fiabilité, voire de la pertinence,  des données utilisées par l’applicatif ? Les métiers du réseau seront-ils alors transformés en vendeurs, les applicatifs ayant exécuté l’ensemble des étapes de connaissance et de qualification des besoins des clients  ? Comment cette position sera-telle compatible avec le devoir de conseil ?

IA ET CONTRÔLE INTERNE

Pour les métiers de l’audit, du contrôle et de la conformité, dans quelle mesure  l’IA pourra-t-elle remplacer tout ou partie des processus aujourd’hui en place pour détecter et mesurer les risques ?

IA ET ACTIVITÉS D’ANALYSE

Sur ces métiers, la valeur ajoutée vient de l’expertise, acquise par l’expérience et, pour parvenir à cette expertise, il a bien fallu apprendre le métier progressivement, en commençant par des tâches plus simples. Or, les profils entrants, dits « junior », peuvent désormais être remplacés par l’IA. Par exemple, la compilation d’articles et de notes en vue de construire un avis sur un secteur. Comment les entreprises vont-elles être capables de générer leurs futurs profils experts, sans la strate d’apprentissage dans le parcours professionnel ? Quelles seront les portes d’entrée pour les jeunes diplômés ?

IA ET CONDITIONS DE TRAVAIL

L’instantanéité liée aux technologies et à leur déploiement dans les sociétés de services notamment a déjà des effets et en aura davantage dans le futur. Ces injonctions à une rapidité de réponse engendreront une pression au travail et une dégradation des conditions de travail certaine. Par ailleurs, les nouveaux outils déployés vont impacter la manière de travailler et la composition des tâches et des attendus d’un métier.

 
IA ET TRANSFORMATION DES MÉTIERS

La transformation des métiers est un enjeu essentiel dans la stratégie des entreprises. L’absence d’anticipation pourrait mettre en risque l’évolution de cohortes entières de salariés, dont les compétences deviendraient obsolètes. Il en va de la responsabilité des entreprises d’assurer l’employabilité des salariés, plutôt que de se tourner vers le marché du travail pour acheter les compétences dont elles ont besoin. Cela signifie que la formation et la gestion des parcours des salariés doivent
être réinterrogés dès à présent pour prendre en compte les bouleversements à venir.

Quels leviers d'action pour les IRP ?

L’introduction d’outils à base d’IA doit faire l’objet d’une information-consultation sur projet important (nouvelles technologies). L’expérimentation au travers de cas d’usage et leur éventuel déploiement sont des sujets à aborder au fil des informations-consultations récurrentes.
Leurs conséquences potentielles sont aussi un facteur important à prendre en compte lors des négociations.
 

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