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Dossier : Comment la crise a-t-elle modifié les perspectives et les enjeux de la filière aéronautique ?

Aéro : Les aides publiques poussent à une filière plus verte et à une modernisation de l’appareil productif

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Plan de relance dédié, fonds Corac, allègements d’impôts, activité partielle : la filière aéronautique a reçu un soutien massif de l’État pour engager sa modernisation, mais aussi sa décarbonation, un enjeu de taille pour les acteurs du secteur.

avion

 

Le volet du Plan de relance pour l’industrie représente 2 543 M€ d’aides de l’État, répartis sur 2 538 projets. La filière aéronautique bénéficie à ce titre de 283 M€ d’aides concernant un montant total de 732 M€ d’investissements portant sur 382 entreprises. 66 % des entreprises ayant bénéficié de ces soutiens sont des TPE/PME, principalement implantées en Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Île-de-France et Pays-de-la-Loire.

Doté de 300 M€ par France Relance, le Fonds de modernisation, de diversification et de verdissement des procédés de la filière aéronautique doit permettre de développer des chaînes de valeur d’avenir ou stratégiques, en préservant les compétences acquises et en préparant l’avion vert du futur.

La filière aéronautique apparaît comme le 4e secteur bénéficiaire du Plan de relance et elle bénéficie d’un fonds directement dédié. Il s’agit également de la filière qui bénéficie proportionnellement du soutien public le plus important : la part de financement public des investissements éligibles aux aides atteint près de 39 %, soit la proportion la plus élevée de l’ensemble des filières industrielles. Et cela dans une filière qui a, pendant de nombreuses années, pu profiter d’une croissance soutenue de son activité et de résultats confortables.
 

financement aero

Décarbonation du transport

À ces projets industriels s’ajoutent les financements de la R&T via le CORAC. Les feuilles de route CORAC ont été orientées principalement vers l’avion vert, faisant la part belle aux avionneurs et aux motoristes au détriment des équipementiers. Ce sont surtout les donneurs d’ordres du secteur qui ont donc tiré leur épingle du jeu : Safran et Airbus se taillent la part du lion avec respectivement 34 % et 21,5 % des 300 M€ notifiés en 2020.


Néanmoins, des incertitudes demeurent : au-delà des effets d’annonce des acteurs politiques et industriels au sujet de l’avion « 0 émission » à propulsion hydrogène, les challenges techniques, industriels et économiques restent majeurs pour parvenir à décarboner le transport. Les barrières technologiques restent nombreuses en matière de propulsion hydrogène, notamment pour les long-courriers.


À court terme, l’industrie et les compagnies aériennes font massivement la promotion des carburants soutenables (« sustainable aviation fuel » ou SAF), en démontrant la faisabilité technique sur tous types de plateformes et avec des mix allant jusqu’à 100 % de carburant SAF. Mais cette solution déplace la problématique et pose la question de la soutenabilité environnementale et économique de ces carburants, sachant que le transport aérien ne peut pas, à lui seul, créer une filière SAF soutenable économiquement.

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