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Trop chère, la voiture électrique ? 

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On entend régulièrement que le coût du véhicule électrique, 50% plus cher qu’un thermique, nuira à la filière automobile et à ses emplois dans la décennie à venir si la transition est trop rapide. Le risque est présent, c’est certain. Mais ce surcoût va peu à peu se résorber, donnant des perspectives à la filière sous réserve qu’elle sache s’organiser.

vehicule electrique vs thermique

D’où vient l'écart de coût ?

L’écart de coût entre thermique et électrique a été analysé à la demande de la PFA par le cabinet AlixPartner1.

Cette étude dessine les enjeux pour la filière (voir schéma) : 

  • les éléments du groupe motopropulseur (GMP) thermique vont disparaître ;  
  • remplacés par le GMP électrique, dont la batterie et l’électronique de puissance sont des éléments nouveaux avec une valeur significative ; 
  • tandis que nombre d’éléments communs à ces deux types de véhicules apparaissent aujourd’hui plus coûteux sur la version électrique. Cela n’est probablement que transitoire. 
cout VE vs thermique

L’écart de coût va se réduire

L’augmentation des volumes avec l’essor du véhicule électrique contribuera à réduire cet écart de coût :

  • Plusieurs acteurs, dont Renault, estiment ainsi qu’ils seront en mesure de diviser par deux le coût de fabrication de la batterie.
  • L’étude Alix Partner pour sa part fait l’hypothèse d’une baisse d’un quart du coût de l’électronique de puissance.
  • Enfin, sur les éléments communs, l’hypothèse d’une baisse de 20% (2% par an sur 10 ans) n’est pas déraisonnable. 

Au final, le coût du véhicule électrique en 2030 se rapprocherait fortement de celui du thermique actuel, avec un écart résiduel de l’ordre de 1 500 €.

baisse cout VE

Quelle est la réalité des risques que ferait porter ce coût sur la filière ?

La subsistance d’un écart de coût est à relativiser :

  • au cours de la dernière décennie, le prix moyen d’un véhicule sur le marché français a augmenté de plusieurs milliers d’euros (source Argus), sans entamer la dynamique du marché dans une phase de reprise économique ;  
  • les aides publiques à l’achat d’un véhicule électrique en limitent largement l’impact ; 
  • Renault promet dans quelques années un petit véhicule électrique à 20 k€, produite en France (reste la question de la part d’approvisionnements nationaux) ; 
  • plusieurs études (dont une allemande récente ou celle de « Que choisir ») donnent un avantage économique net au véhicule électrique sur son cycle de vie complet (si le coût d’achat est plus élevé, le coût d’usage est inférieur). 

 
Les enjeux liés à l’électrification sont évidents : il s’agit de développer une filière du GMP électrique, en organisant une montée en cadence des volumes et une maîtrise de la chaîne d’approvisionnements à proximité, en offrant des possibilités de reconversion de certaines entreprises et salariés. Il n’est en revanche pas acceptable de faire porter à l’électrification, la responsabilité d’une trajectoire d’appauvrissement industriel, largement engagée par le passé.

 

Les enjeux liés à l’électrification sont évidents : il s’agit de développer une filière du GMP électrique, en organisant une montée en cadence des volumes et une maîtrise de la chaîne d’approvisionnements à proximité.

 

1 L’étude basée sur des données de 2019 ne prend en compte que les coûts de production (hors assemblage constructeur). Synthèse disponible sur le site de la PFA en cliquant sur ce lien

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