Études

GM&S La SOUTERRAINE: POURQUOI NE PAS ENVISAGER UNE SORTIE PAR LE HAUT ?

Nous accompagnons, depuis 2014 et leur sortie d’Altia, les représentants des salariés de GM&S à La Souterraine, dossier sur lequel nous souhaitons donner ici notre propre lecture sans dévoiler d’éléments confidentiels.

 

Automobile

EN TOUT PREMIER LIEU, RAPPELONS QUE CETTE ENTREPRISE A CHANGÉ PLUSIEURS FOIS D’ACTIONNAIRES

enchaînant les redressements judiciaires, dans un secteur de l’emboutissage automobile constamment restructuré. Malgré les fragilités de leurs groupes d’appartenance successifs, les salariés ont toujours lutté pour maintenir l’emploi et les compétences du site, capable de couvrir toute la vie d’un produit, de sa conception à sa réalisation industrielle. Avec près de 300 salariés, l’usine de La Souterraine reste un acteur majeur de la filière. Depuis la Creuse, il est parfaitement situé pour livrer en parallèle, des sites français et espagnols assemblant des véhicules d’une même plateforme.

LES DIFFICULTÉS DU SITE TIENNENT AU DÉSENGAGEMENT PROGRESSIF

des deux constructeurs nationaux, mais également des principaux équipementiers qui en étaient précédemment clients. Les batailles syndicales ont permis à l’entreprise, par le passé, d’obtenir des constructeurs des engagements en chiffre d’affaires, indispensables pour qu’émerge un repreneur. Toutefois, les commandes s’appauvrissent au fil du temps, sans toujours respecter les promesses qui avaient été faites et en se concentrant sur des modèles en fin de vie. Le site apparaît alors sanctionné pour la fragilité de ses actionnaires (pourtant validés par les donneurs d’ordres dans les phases de reprise de 2012 et 2014) ...et/ou pour la résistance dont il fait preuve !?

AU COURS DES DERNIERS MOIS

bien avant d’installer des bouteilles de gaz dans l’usine, les représentants des salariés ont interpelé, avec leurs conseils syndicaux, économiques et juridiques, les acteurs de la filière – à commencer pas PSA et Renault – et les pouvoirs politiques au plus haut niveau. Ils ont cherché à faire entendre leur situation, les atouts du site et leur revendication en matière d’activité. Il faut effectivement à cette entreprise autour de 40 M€ de chiffre d’affaires pour atteindre son point mort. Elle n’en réalise que 25 M€ en 2016 et 2017, contre 50 M€ en 2011. Les ventes ont donc diminué de moitié, quand la filière a connu un fort rebond de ses volumes depuis 2014 et que certains de leurs concurrents ont engrangé des dizaines de millions d’euros de commandes.

machine

ALORS QUE LES PERFORMANCES INDUSTRIELLES DU SITE NE SONT PAS EN CAUSE

l’entreprise n’a plus eu l’occasion de démontrer la compétitivité de son offre, au travers de consultations, depuis des années (sauf deux à l’automne dernier,qu’elle n’a pas décroché, malgré un bon positionnement en prix !). La période récente aurait dû favoriser des discussions sérieuses sur des affectations en grande série, en précisant les véhicules et la durée des programmes, les prix et les volumes, etc., plutôt qu’en millions d’euros seulement. Cela aurait certainement permis d’identifier une charge correcte pour un avenir de moyen terme plus serein.

CELA AURAIT AUSSI PERMIS DE TRAVAILLER UN SCÉNARIO DE DIVERSIFICATION PROGRESSIVE

épaulé par un CV de site que nous proposions, pour faire émerger les compétences collectives de l’usine, et une image industrielle positive. Mais les engagements ont été timides, sapant la construction d’une alternative qui servirait pourtant l’intérêt des différents acteurs. Dans ce contexte, un ajustement des effectifs à un chiffre d’affaires plancher risque d’être recherché... plutôt que d’adopter un scénario offensif loin d’être inatteignable et qui préserverait les forces de l’entreprise. L’avenir proche nous dira ce qui se dessine pour le site de La Souterraine, ses salariés et son bassin d’emploi : quel repreneur, avec quel projet et quels effectifs. Nous regarderons cela de près, en souhaitant longue vie à cette entreprise.

L’avenir proche nous dira ce qui se dessine pour le site de La Souterraine, ses salariés et son bassin d’emploi : quel repreneur, avec quel projet et quels effectifs. Nous regarderons cela de près, en souhaitant longue vie à cette entreprise.

L’avenir proche nous dira ce qui se dessine pour le site de La Souterraine, ses salariés et son bassin d’emploi : quel repreneur, avec quel projet et quels effectifs. Nous regarderons cela de près, en souhaitant longue vie à cette entreprise.


1. Les plateformes mobilisant au moins un site de chaque côté des Pyrénées représentent deux tiers des volumes européens de PSA et 40% de ceux de l’Alliance Renault-Nissan (davantage sur le seul périmètre Renault).

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